Malgré la relative résistance des marchés, il est de plus en plus difficile de dissimuler le début de ralentissement de l’économie réelle aux États-Unis. Wall Street bat des records, Main Street commence à piquer du nez.

L’indice Dow Jone US Trucking Index reflète ce changement de tendance :

 

 

L'indice US Railroad connaît également une cassure à la baisse similaire :

 

 

Main Street montre des signes de ralentissement en ce début de mois de mai.

Le marché de l'emploi est maintenant bien loin de l'euphorie post-Covid. Nous sommes revenus à la même situation qu'avant la crise sanitaire en ce qui concerne les embauches et les démissions :

 

 

Le taux de démission revient à des niveaux plus traditionnels observés depuis le début du siècle :

 

 

Le marché de l’emploi est en train de nettement se refroidir. Les offres d'emploi JOLTS de mars sont tombées à 8,488 millions, contre 8,69 millions attendues et 8,813 millions le mois précédent, soit le niveau le plus bas depuis la reprise post-pandémique :

 

 

Autre mauvaise surprise : l'indice manufacturier PMI recule à nouveau. L'enquête ISM manufacturière américaine d'avril est tombée à 49,2, en dessous des attentes à 50,0 et alors que le chiffre précédent était de 50,3 :

 

 

Le secteur de la construction subit le plus fort recul, avec un effondrement sans précédent des offres d'emploi. Le chiffre d'avril est le plus bas jamais enregistré pour ce secteur :

 

 

On connaît l’importance du secteur de la construction pour l’ensemble de l’économie américaine. "Quand le bâtiment va, tout va", mais que se passe-t-il quand il s'effondre ?

L'économie ralentit, mais sans doute pas suffisamment pour que la Fed agisse.

La décision de la Fed de maintenir les taux inchangés à 5,50% n'est pas vraiment une surprise, en ligne avec les projections très récentes.

Mais ces projections ont été fortement modifiées au cours des derniers mois !

Il est important de se rappeler qu'en janvier dernier, le marché anticipait 3 baisses de taux de 0,25% lors des 6 premiers mois de l'année :

 

 

Les attentes des principales banques ont été complètement modifiées à peine 4 mois après le pivot "psychologique" de la Fed :

 

 

La Fed envisage de maintenir des taux plus élevés et pendant une période plus longue que prévu, en raison du persistant problème d'inflation aux États-Unis.

Cette situation n'est pas favorable aux bilans des banques, qui sont toujours confrontées à des pertes non réalisées de plus en plus importantes. Tant que les taux restent élevés, les portefeuilles obligataires continuent d’accumuler des pertes, fragilisant ainsi les bilans des banques.

 

 

Pour le Trésor US, le maintien des taux à plus de 5.5% constitue un défi réel pour le refinancement de la dette américaine.

Si la Fed n’agit pas très vite pour réduire les taux, les paiements annuels d'intérêts sur la dette pourraient atteindre 1 700 milliards $. Cela est bien entendu inconcevable, mais cette seule perspective est la garantie de voir la Fed abaisser les taux, même si l’inflation repart à la hausse.

Avec une réduction des taux de 150 points de base, les paiements d'intérêts sur la dette s'élèveraient toujours à environ 1 200 milliards $, selon une étude de Bank of America :

 

 

Dans ce contexte, on comprend que la Fed ne pourra pas rester les bras croisés pendant encore très longtemps.

Le maintien du prix de l'or au-dessus de sa ligne de cassure est un signal indiquant que la Fed ne pourra pas maintenir ses taux à un tel niveau pendant très longtemps sans compromettre le refinancement de la dette américaine.

 

 

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